636, nos torches se posèrent sur le bois sec, puis les flammes naquirent. Nos yeux brillaient dans l'obscurité de cette nuit d'été. Quelques voix graves fredonnaient des mélodies envoûtantes, tandis que d'autres commençaient à murmurer des paroles guerrières, puis à chanter en chœur le même chant.
La main sur le cœur, nous décidés à défendre notre terre, tous en un large cercle autour de ce feu. On s'était juré, nous trente, de ne jamais reculer, de s'engager pour la libération de notre terre.
Amakna... Riche en minerais et en céréales, elle était déjà la proie de Brakmâr. Le gouvernement brakmârien tenait déjà à posséder le pays d'Amakna, ils pillaient nos maisons, massacraient notre peuple...
Alors nous prîmes nos outils comme armes, faux, haches, marteaux, fourches et faucilles, enfin nous partîmes combattre l'envahisseur. c'est au petit matin que la troupe parti vers le Nord, en direction des basses plaines de Cania. Elles étaient la frontière, situées de l'autre côté des montagnes, dans la région des collines rocheuses.
Nous contemplions à la marche régulière les paysages que nous revendiquions. Toute la journée nous marchâmes fièrement, jusqu'à la fin de l'après-midi, vers dix-sept heures. C'est là que nous installâmes notre campement.
Les premières organisations se faisaient dès lors que tous fussent installés et à l'écoute de notre guide. Il était alors prévu de prendre d'assaut la colline voisine, occupée par un régiment d'une douzaine de brakmâriens.
Deux heures après, nos cris de guerre vinrent faire vibrer les pierres de la plaine, les fers de nos outils vinrent tailler la chaire de nos ennemis. La colline était désormais notre domaine, une frontière retracée, un obstacle pour l'armée brakmârienne. Victoire mémorable, fierté dans nos cœurs, nous chantions à nouveau.
Il ne se passa pas plus d'une semaine pour qu'une quarantaine de brakmâriens vinrent reprendre cette colline. La défaite était totale.
Moi et d'autres laissâmes les cadavres de nos camarades martyrs. Notre fuite était lâches mais nous jurâmes que trois mois plus tard, après être partis chacun de notre côté, nous nous retrouverions ici même pour venger nos camarades et poursuivre le combat.
Trois années passèrent et le renouveau n'eut aucun succès. Les partisans de ce derniers furent massacrés, les villageois d'Amakna désertèrent, la traitrise fut reine, et les deux cités rivales se partagèrent le pays d'Amakna...
Fin 639, je décidai de créer un parti politique afin de continuer le combat de manière physique, morale, et démocratique.
Aujourd'hui, se reforme le groupe de résistance d'autrefois, des idées se partagent et la révolte attends sa renaissance...
Demain est entre vos mains, camarades !